Peu le savent, mais si l’on se penche sur la littérature historique ou dans les archives départementales, on s’apercevra que le Dauphiné, mais plus précisément la Chartreuse grâce à un terroir propice, débordaient avant l’ère industrielle (en gros avant la guerre de 1914-18) du précieux tubercule. Le Diamant noir se récoltaient par dizaine de tonnes à tel point qu’on a pu dire qu’il servait souvent à nourrir les cochons. Permettez-moi d’en douter cependant, même si le snobisme culinaire ne dépassait guère encore les tables aristocratiques. Quoi qu’il en soit, la culture de la vigne et l’usage massif des surplus de produits chimiques (généreusement testés sur les gueules cassées des poilus) en tant que pesticides, eu raison du moindre embryon de mycélium. Depuis, les coteaux de la Chartreuse on vu déserter les vignerons et surtout, quelques passionnés ont voulu à la fois redonner à la culture de la truffe un peu d’allant et la faire connaître au plus grand nombre. Le Parc Naturel Régional espère en faire à la fois un nouvel emblème du massif et un complément de revenu pour des agriculteurs de montagne parfois à la peine, en mettant aussi à contribution deux associations expertes en la matière : « l’association des trufficulteurs de l’Isère » et la fameuse « Catananche Cartusienne » placée sous l’expertise du truculent André Coulon, expert auprès du Parc.