Débutée en duo en 2012 par l’entrechoc d’un instrument à cordes et d’un autre à vent dans les couloirs d’une fac, Nadejda est rapidement devenue une affaire à quatre. Quatre cordes ronflantes, des rythmiques puissantes et sèches, six autres cordes incisives : la sainte trinité du rock brut, direct et viscéral, augmentée d’une souffle baryton mat et patiné.
Si Nadejda a bâti sa discographie en empruntant la route des home studios, c’est surtout sur scène que le groupe libère toute la mesure de son rock inflammable, sâle et suant. L’économie d’énergie est proscrite: c’est là que chauffent sans limites les amplis, que toms et caisses se font tabasser. C’est dans ces salles sombres devenues irrespirables que le micro se fait harceler de textes envoyés frontalement comme des pavés dans la vitrine. Là que le sax invoque le vaudou et attise le brasier allumé par l’acier incandescent des solo de guitare.
Car tenter de baisser le volume et réduire le bouillonnement de Nadejda serait comme tenter d’inverser le sens du courant électrique. Comme renier l’esprit même du rock. Comme éloigner la flamme de la mèche qui allait allumer le cocktail molotov…